Conférence publique sur les violences basées sur le genre et leur impact sur la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel

Dans le cadre de la Composante 1 du Projet FSRP, intitulée « Services de conseil numérique pour la prévention et la gestion des crises agricoles et alimentaires », le Centre Régional AGRHYMET du CILSS (AGRHYMET CCR-AOS) a tenu le vendredi 05 décembre 2025 une conférence publique majeure, organisée en marge des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG).
Cette rencontre, qui a réuni des experts, des organisations de la société civile, des institutions publiques ainsi que des partenaires techniques et financiers, s’est articulée autour du thème :
« Violences basées sur le genre et sécurité alimentaire et nutritionnelle : quelles alternatives pour une inclusion exempte de violence en Afrique de l’Ouest et au Sahel ? »
Un enjeu transversal au cœur des défis régionaux
En ouvrant les travaux, le Représentant du Directeur Général d’AGRHYMET a rappelé que les violences basées sur le genre constituent non seulement une violation des droits humains, mais également un frein majeur au développement agricole, à la résilience des ménages et à la stabilité alimentaire dans la région.
Les femmes, qui représentent une part essentielle de la main-d’œuvre agricole, restent les plus touchées par ces violences, souvent exacerbées par les crises climatiques, économiques et sécuritaires.
Les intervenants ont aussi souligné que l’insécurité alimentaire ne saurait être efficacement combattue sans une prise en compte réelle de l’égalité de genre, de la protection sociale et de l’autonomisation économique des femmes.
Les VBG réduisent en effet la capacité des femmes à accéder aux ressources productives, à participer aux instances décisionnelles ou à bénéficier des innovations agricoles, y compris numériques.
Le rôle du numérique dans la résilience alimentaire
La conférence a permis de mettre en lumière les efforts du Projet FSRP pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires grâce aux solutions numériques.
Les experts ont expliqué comment :
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les plateformes de conseil agricole,
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la diffusion d’informations climatiques,
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la formation à distance,
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et les outils de suivi et d’aide à la décision
contribuent à améliorer la production, la gestion des risques et l’accès équitable aux services, tout en intégrant progressivement une approche sensible au genre.
Le CCR-AOS d’AGRHYMET a réaffirmé son engagement à développer des services numériques accessibles, inclusifs et sécurisés, en particulier pour les femmes rurales. Cet engagement implique de prendre en compte les obstacles persistants : faible accès à la technologie, mobilité limitée, discriminations, et parfois violences au sein des ménages ou des communautés.
Des échanges riches et des recommandations fortes
Les panels ont donné la parole à des spécialistes des questions de genre, des représentants gouvernementaux, des chercheurs et des acteurs communautaires.
Plusieurs témoignages ont mis en évidence les réalités du terrain, tout en proposant des pistes d’action concrètes :
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Renforcer la sensibilisation communautaire pour briser les tabous autour des VBG.
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Intégrer systématiquement le genre dans les politiques agricoles, climatiques et de résilience.
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Développer des programmes de formation adaptés aux femmes, afin de faciliter leur accès aux technologies numériques et aux innovations.
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Créer des cadres de protection et de soutien pour les victimes de VBG, en collaboration avec les systèmes de santé, les services sociaux et les organisations locales.
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Promouvoir l’autonomisation socio-économique des femmes, un levier essentiel pour lutter contre les violences et renforcer la résilience alimentaire.
Un engagement durable
En clôturant la conférence, les organisateurs ont rappelé que la lutte contre les VBG n’est pas une action ponctuelle, mais un engagement permanent. Ils ont appelé l’ensemble des acteurs — États, partenaires techniques, organisations locales et communautés — à poursuivre leurs efforts pour bâtir des systèmes alimentaires plus inclusifs, plus durables et exempts de violence.
Cette initiative d’AGRHYMET s’inscrit pleinement dans la dynamique internationale des 16 jours d’activisme, tout en mettant en avant une dimension souvent négligée : le lien direct entre les violences faites aux femmes et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel.



