Changement climatique et résilience des populations : Le projet AGRHYMET/LANDSURF partage, à Ouagadougou, les résultats de recherche avec les partenaires nationaux
La capitale burkinabè, Ouagadougou, abrite, du 26 au 28 novembre 2024, une réunion technique des acteurs sur le Système d’aide à la décision (SAD). L’objectif principal de cet atelier est de renforcer les capacités techniques des acteurs des pays d’Afrique de l’Ouest à travers les résultats du projet, tel que le DSS (système d’aide à la décision). Ce cadre vise à présenter aux acteurs nationaux, les résultats du projet et, partant, recueillir leurs suggestions pour d’éventuelles améliorations au bénéfice des décideurs et de l’ensemble des populations.
C’est fort des défis et des risques auxquels le continent africain est confronté, en raison du changement et de la variabilité climatiques, et en vue de renforcer la résilience des populations ouest-africaines dans les secteurs de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’eau et de la gestion des risques, que le ministère fédéral allemand de l’Education et de la recherche a financé le projet LANDSURF. Ce projet qui fait partie de la deuxième phase du plan d’action de recherche (WRAP2.0) du West african science service center on climate change and adapted land-use (WASCAL : Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres), vise à générer des services climatiques et environnementaux axés sur la demande pour soutenir la prise de décisions par les décideurs politiques et les autres parties-prenantes du secteur agricole.
Selon Dr Seydou Traoré, expert agro-météorologue au centre régional AGRHYMET, point focal du projet LANDSURF de WASCAL au niveau dudit centre et chercheur principal pour le compte de AGRHYMET, l’atelier, qui se déroule sous un format hybride (en ligne et en présentiel), vise donc à partager les résultats obtenus dans le cadre du projet. Outre la présentation du SAD (Système d’aide à la décision) en plénière par les représentants des institutions membres du projet (AGRHYMET, université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou et le partenaire allemand), l’atelier comprend également des séances de formation sur l’utilisation du SAD, suivies de discussions et restitutions des participants.
« LANDSURF partie d’une série de projets que WASCAL a bien voulu financer à travers les fonds mis à la disposition par le ministère allemand de la recherche scientifique et de l’éducation. Ce projet, nous l’avons déroulé au niveau du centre régional pendant environ trois ans et demi. Donc, ce sont les résultats auxquels nous sommes parvenus, que nous avons voulu partager aujourd’hui avec nos partenaires nationaux, pour non seulement leur montrer ce qu’il y a comme contenu, mais également avoir leur appréciation de ces résultats et leurs suggestions pour d’éventuelles améliorations. C’est un travail de longue haleine, et nous pensons qu’avec cet atelier, on pourra capitaliser tous ces résultats et les mettre à la disposition de l’ensemble des décideurs aussi politiques qu’économiques dans nos pays en Afrique de l’Ouest », décline Dr Traoré, précisant que le projet couvre l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest (17 pays, dont ceux de la CEDEAO, plus les autres pays membres du CILSS).
Le projet a consisté à voir quels sont les impacts de la variabilité et du changement climatique sur la production agricole en Afrique de l’Ouest. « Pour cela, nous examinons les différentes caractéristiques climatiques, à travers les températures extrêmes, les précipitations, particulièrement les caractéristiques liées à la production agricole, telles que les dates de démarrage de la saison agricole, les dates de fin de la saison agricole, la durée de la saison, les éventuelles séquences sèches ou les inondations qui peuvent se produire au cours de la saison. Donc, on analyse cela déjà et après, on se projette dans le futur ; quel sera l’impact du changement climatique sur ces différentes caractéristiques de la saison agricole. Et cela, pour servir d’aide à la décision aux décideurs », dévoile le chercheur, Dr Traoré.
Levant un coin du voile sur les résultats de la recherche qui fait l’objet de la réunion, Dr Seydou Traoré a expliqué qu’il a été par exemple développé une plateforme interface web, qui permet, sur la base des différentes hypothèses qui sont formulées pour le climat futur, à un utilisateur lambda de pouvoir, à travers les menus dédiés, cliquer et voir les résultats. « Il peut voir que d’ici à telle année, le démarrage de la saison sera retardé de tel nombre de jours ou la durée de la saison pourra être raccourcie de tel nombre de jours . Ce sont des scénarii qu’on a développés et qu’on a mis sur cette plateforme web, il suffit de se connecter et parcourir les différents menus de l’outil. Il y a également des caractéristiques particulières pour certains types de cultures : le mil, le sorgho, le maïs…., les principales cultures vivrières de la sous-région et on peut savoir quels sont les impacts potentiels du changement climatique futur sur la production de ces différentes cultures », révèle l’expert agro-météorologue.
Dr Kwamé Hackman, coordonnateur thématique, souligne, lui également, que l’initiative va beaucoup aider aux prises de décisions au niveau des ministères. C’est pourquoi dit-il attendre des participants à l’atelier, de vulgariser l’outil et faire des recommandations pour le renforcer, de sorte à aider à des prises de décisions pour les pays de la sous-région.
Source : Lefaso.net /O.L