Programme Régional d’Appui Maîtrise de l’Eau (PRA/ME)
Du point de vue éco-géographique, la zone sahélienne typique (Sahel comme marge du désert) correspond au domaine climatique où les précipitations annuelles moyennes varient de 300 à 750 mm. Les conditions climatiques sont de tout temps marquées non seulement par la faiblesse de la pluviométrie, sa concentration sur une courte période de l’année, mais aussi la variabilité spatiale, annuelle et inter-annuelle de la distribution de la pluie. A cela se sont ajoutés depuis le début des années 1970, des dérèglements chroniques et de grande ampleur du climat, et donc du régime des pluies, se traduisant notamment par des séries de sécheresse ponctuées par des épisodes de famine et de pénuries d’eau de boisson.
Dans un tel contexte du Sahel, les ambitions de lutte contre la pauvreté et de développement de la région, c’est-à-dire de croissance économique forte et soutenue sur une longue période, se trouvent reléguées au second plan par les préoccupations de survie.
Malgré les efforts déployés par le CILSS avec le soutient combien estimable de ses Etats membres et de ses partenaires techniques et financiers classiques, les niveaux d’investissement dans le domaine de l’eau (maîtrise et gestion) demeurent en deçà des résultats escomptés tant il est vrai que nos économies demeurent fortement tributaires de l’eau.
Les réponses jusqu’ici apportées au défi du développement du Sahel ont eu des succès mitigés. La vulnérabilité du Sahel à la variabilité et au changement climatique persiste. Le désert continue à avancer. L’insécurité alimentaire demeure. Une frange très importante de la population, surtout celle démunie des zones rurales et périurbaines, n’a toujours pas accès à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement de façon durable