#COP29 : Contribution du CILSS au Side-event régional sur les Initiatives des institutions régionales sur le marché du carbone en Afrique de l’Ouest : expériences et perspectives
Lors de cette journée de vendredi de la COP29, un side-event régional a été organisé, mettant en lumière les initiatives des institutions régionales d’Afrique de l’Ouest dans le domaine du marché du carbone. Cet événement a réuni des intervenants clés, notamment la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ECREEE (Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO), et le Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) à travers son Centre climatique régionale pour l’Afrique l’Ouest et le Sahel, AGRHYMET.
Le Dr Maguette Kairé, coordonnateur du Programme Régional de Gestion des Ressources Naturelles au CILSS, a axé son intervention sur l’analyse des défis qui freinent la participation de l’Afrique de l’Ouest au marché du carbone. Il a souligné que l’absence des pays de cette région sur le marché mondial est principalement liée à un manque de capacités techniques et à un soutien limité du secteur privé. Ce manque d’accompagnement rend le financement initial des projets complexe, freinant ainsi leur développement.
Pour remédier à ces obstacles, le CILSS a initié plusieurs actions concrètes. Une priorité a été donnée au renforcement des compétences des porteurs de projets. Des formations ont été organisées sur les fondements du marché du carbone, y compris la distinction entre le marché contraignant (obligatoire) et le marché volontaire. Les sessions ont également couvert la conception et le montage de projets : depuis l’identification des idées de projet, la rédaction des documents requis, la validation par les entités opérationnelles désignées, jusqu’à l’obtention des crédits carbone.
AGRHYMET CCR-AOS a aussi guidé les porteurs de projets dans la préparation de notes d’identité de projet, essentielles pour attirer des investisseurs dans le secteur carbone. À ce jour, 25 porteurs de projets ont bénéficié de ces formations. Dix (10) notes d’identité de projet ont été finalisées en collaboration avec les Autorités Nationales Désignées (AND) et le Centre Régional de Collaboration de Lomé. Ces documents sont désormais intégrés dans les portefeuilles de projets nationaux et soutiennent le développement de nouveaux projets dans plusieurs pays.
Un autre axe stratégique de l’initiative repose sur la recherche pour établir les niveaux de référence sur le carbone de la biomasse et du sol sur des sites carbone représentatifs des écosystèmes rencontrés en Afrique de l’ouest. Ces données sont cruciales pour les porteurs de projets qui butent souvent sur des coûts de transaction liées à l’obtention de ces données. C’est ainsi que nous avons travaillé avec des institutions nationales de recherche notamment l’INRAN au Niger pour le site Sahel, l’INERA au Burkina Faso pour le site savane, le laboratoire d’écologie appliquée (LEA) dev l’université Abomey Calavi au Bénin pour le site forêt 1 (forêts sèches et forêts semi-décidues) et le FORIG (Forest research Institute of Ghana) pour le site forêt 2 (forêt semi-décidues et forêts sempervirentes). Des thèses ont été encadrées avec des publications qui permettent aux porteurs de projets et aux différents pays d’utiliser ces données pour les projets et pour les rapports nationaux. Une base de données carbone a été créées et mise en ligne pour permettre l’accès à ces différentes données et informations au public
Ces ressources sont mises à la disposition des porteurs de projets et des institutions de formation, contribuant à une meilleure compréhension et gestion des opportunités offertes par le marché du carbone.
L’intérêt suscité lors des discussions a révélé une forte demande pour des formations supplémentaires et des renforcements de capacités, notamment de la part de pays comme la Guinée. Certains États ont même exprimé leur souhait d’accueillir des équipes d’ AGRHYMET CCR-AOS pour contribuer à l’animation dans leurs pavillons sur cette question.
Le Side event a mis en lumière un vif intérêt et un besoin accru de soutien technique en Afrique de l’Ouest. Les appuis du CILSS représentent un modèle d’accompagnement qui pourrait inspirer de nombreuses actions futures dans la région, afin de faciliter l’accès au marché du carbone et de maximiser les retombées économiques et environnementales dans la région.