Programme régional de résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS)

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Bulletin de suivi des feux de brousse au Sahel et Afrique de l’Ouest


Dans le sahel, zone d’élevage par excellence, souvent, la faible pluviométrie transforme l’effet bénéfique des feux en un cauchemar pour les éleveurs en emportant la quasi-totalité de la biomasse sèche nécessaire pour le pâturage. Selon Ahouagan et al. (2010) le feu emporte 80% à 90% de la biomasse sèche après son passage. Il faut également noter que les feux de brousse constituent un fléau climatique parce qu’en brulant, la brousse dégage du CO2 qui est l’un des principaux gaz effet de serre (GIEC, 2014 ;Ha et al., 2014). D’autres gaz à effet de serre comme le protoxyde d’azote (N2O) ou le méthane (CH4) sont également libérés dans l’atmosphère de même que la fumée et les particules de suie qui contribuent dans la pollution de la basse atmosphère conduisant ainsi à des problèmes de santé publique (Hsiao-When Lin et al., 2012; Price et al., 2012; Wang et al., 2010; Zhang, 2011).

La tendance des feux actifs au cours de la saison 2020-2021 dans l’ensemble des pays CILSS/CEDEAO est à la baisse, de l’ordre de 5 % ; de 3% dans les pays du PRAPS et stable dans les pays du PREDIP par rapport à la moyenne dans des cinq (5) dernières saisons (2015 à 2020). En effet, les occurrences de feux élevées dans les pays côtiers (Guinée, Togo, Côte d’Ivoire, Bénin, Libéria et Sierra Leone) restent inférieures par rapport cette moyenne. La répartition mensuelle des occurrences de feux montre que cette baisse globale cache d’importantes variabilités/contrastes selon les zones bioclimatiques, les pays et les mois, le mois de novembre a ainsi enregistré plus de feux par rapport à la moyenne. Dans les pays du front sahélien, il a été enregistré en moyenne, une augmentation de 50% des occurrences de feux dont les extrêmes varient de 03% (au Tchad) à 220 % (Mauritanie) par rapport à la moyenne des cinq(5) dernières saisons. Le cas spécifique de la Mauritanie nécessité une attention particulière de la part des autorités du pays.

Localement, de fortes hausses sont observées dans le Sud du Sénégal, l’Ouest du Mali, la moitié Est de la Guinée, le Nord de la Sierra Leone, le Centre de la Côte d’Ivoire, tout le Ghana, une bonne partie du Togo, le Sud du Bénin, la zone du Parc de W des trois pays (Bénin, Burkina, Niger) ; le Sud et l’extrême Nord-Est du Nigeria et le Sud du Tchad. Ailleurs, on note une baisse des détections des foyers de feux voire même équivalente à la moyenne des cinq (5) dernières années (Figures 1 et 2).


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