Les conséquences des décisions prises par les États pour stopper la pandémie du COVID-19 ont aggravé la situation des éleveurs transhumants, déjà fragilisée par le contexte d’insécurité et de déficits fourragers qui prévalent dans la plupart des pays du CILSS et de la CEDEAO. Le COVID-19 a exacerbé, les difficultés de la période soudure des pasteurs et agropasteurs à travers la réduction drastique de la masse fourragère résiduelle, les difficultés d’accès aux points d’eau, la décapitalisation, les vols, les difficultés d’accès aux infrastructures sociales de base (centre de santé, écoles, puits, pharmacies vétérinaires), l’indisponibilité des aliments bétail sur les marchés, les conflits avec agriculteurs. D’où une dégradation des conditions de vie des éleveurs et leurs animaux.
Aujourd’hui, la disponibilité de la biomasse fourragère est limitée, voire très limitée dans les pays du Sahel. Elle est en revanche normale dans les pays côtiers. Les déficits de biomasse constatés dans la zone sahélienne sont certes habituels en période de soudure, mais ces déficits sont exacerbés par les pressions pastorales dues à la concentration du bétail dans certaines zones accessibles. Au Bénin, l’interdiction de la transhumance transfrontalière, l’inaccessibilité aux ressources des zones d’insécurité, les feux de brousse enregistrés entre les mois de décembre et de mars, et la production fourragère 2019 médiocre au Sénégal et en Mauritanie, ont accéléré l’atteint du seuil d’alerte dans les zones pastorales du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal et du Tchad et du Nigeria particulièrement dans les zones de l’Adamaoua, la zone centrale, le Northern zone et le Southern zone.