A l’instar des autres régions du monde, la pandémie de COVID-19 continue d’impacter considérablement les conditions de vie des populations au Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. La région fait déjà face à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure touchant plus de 17 millions de personnes ; et près de 51 millions de personnes supplémentaires actuellement sous pression risquent de s’y ajouter du fait des effets conjugués des crises sécuritaires et sanitaires.
Au 30 avril 2020, environ 9 000 cas de COVID-19 ont été confirmés dans la région avec 2 740 guéris et 220 décès. Pour endiguer la propagation de la pandémie, les pays mettent en œuvre diverses mesures de santé publique, y compris la fermeture des frontières et marchés, le couvre-feu, la limitation de la mobilité (confinement total ou partiel de certaines villes), etc. Fort légitimes qu’elles soient, ces mesures de lutte contre le Covid-19 présentent cependant des impacts négatifs considérables sur les moyens d’existence populations, particulièrement l’accès à l’alimentation pour les couches les plus vulnérables aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Dans le but d’évaluer régulièrement ces impacts, le Comité Technique du Cadre Harmonisé (CT-CH) du RPCA a mis en place un système de veille avec l’ensemble des 17 pays de la région. La lecture de ces impacts est régulièrement faite avec les États à travers une grille de seuils d’alerte résumée dans le tableau 1 ci-dessous. Ce premier numéro résume les points saillants des analyses faites à partir de quelques pays (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad) ayant fourni les informations requises.